Le fonctionnement d’un cours d’eau

Le bassin versant

Un bassin versant ou bassin hydrographique est une portion de territoire délimitée par des lignes de crête (ou lignes de partage des eaux) et irriguée par un même réseau hydrographique (une rivière, avec tous ses affluents et tous les cours d’eau qui alimentent ce territoire).
A l’intérieur d’un même bassin, toutes les eaux reçues suivent, du fait du relief, une pente naturelle et se concentrent vers un même point de sortie appelé exutoire.

Dans un bassin versant, l’eau se fraye des chemins sur et dans les sols. Elle prend en charge des particules : sédiments, matière organique, produit chimiques, …

Sur un bassin versant :

  •  L’occupation du sol, les activités humaines et les aménagements conditionnent les chemins de l’eau et donc sa qualité à l’exutoire du bassin ;
  • Les actions en amont se répercutent en aval ;
  • La multiplication de petites perturbations entraîne de grandes dégradations sur l’ensemble du bassin ;

Aussi, sur un bassin versant, le ruissellement, l’érosion des sols, le lessivage des intrants agricoles, les inondations, … peuvent être fortement accentués ou diminués par :

  •  Des aménagements inadaptés ;
  •  Une mauvaise gestion des milieux ;
  •  Des pratiques à risques, …

Source : Semnon

bassin versant
Département de l’Aube – Guide d’entretien des cours d’eau

 

Hydro-morphologie

Un cours d’eau naturel est en constante évolution au fil des saisons et des années. Il est soumis aux étiages (périodes de basses eaux), aux crues, et aux inondations.

la rivière - milieu dynamique
Département de l’Aube – Guide d’entretien des cours d’eau

Un équilibre dynamique s’établit entre le débit solide (mouvement des sédiments), le débit liquide (déplacement de l’eau), la taille des matériaux transportés, les phénomènes de dépôts, de transport et d’érosion, tous ces facteurs conditionnant l’évolution morphologique du lit. Ce dernier est remodelé en permanence, de façon plus ou moins importante en fonction de l’énergie transportée par l’eau, diversifiant ainsi les habitats et les espèces. Cette variabilité est depuis toujours un phénomène difficilement acceptable pour les sociétés humaines qui cherchent à s’en soustraire, car cela gêne certaines de leurs activités (France Nature Environnement, Morphologie des cours d’eau, janvier 2010). 

dynamique fluviale
Département de l’Aube – Guide d’entretien des cours d’eau

 

Les atteintes et actions anthropiques

De fait, l’homme a façonné les rivières selon ses besoins et ses perceptions visuelles. Dès le 8ème siècle déjà les moines ont construit de nombreux moulins destinés à moudre le grain. Les premiers barrages hydroélectriques ont vu le jour à la fin du 19ème, et leur essor s’est confirmé tout au long du 20ème siècle. L’après-guerre a vu le début des travaux de remembrement et avec eux, les aménagements hydrauliques agricoles. Les cours d’eau tels que nous les connaissons aujourd’hui sont la résultante de toutes ces modifications opérées au fil des années, qu’elles soient à des fins agronomiques, énergétiques, touristiques ou de protection des inondations.

Aujourd’hui, les impacts de ces aménagements sur la qualité des milieux sont de plus en plus connus et ne laissent plus indifférents. Ils sont pourtant dénoncés depuis longtemps par les hydroécologues et environnementalistes. Combinés à la dégradation généralisée de la qualité physicochimique de l’eau, due aux pollutions urbaines, industrielles et agricoles, ils conduisent à une modification profonde de la composition des peuplements biologiques aquatiques, qui se traduit par leur appauvrissement et leur simplification. Le « réacteur biologique », assurant l’équilibre et le maintien des espèces naturellement présentes, est en panne dans bien des cours d’eau… rendant ainsi le milieu encore plus vulnérable aux multiples atteintes dont il fait l’objet (France Nature Environnement, Morphologie des cours d’eau, janvier 2010)

Ce sont sur ces facteurs qu’ils faut agir afin d’atteindre le bon état des masses d’eau prévu par la Directive Cadre sur l’Eau. C’est en  modifiant notre perception des cours d’eau et en restituant la naturalité des milieux aquatiques que nous parviendrons à ces objectifs.

 

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